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JANVIER 1594* 58 I
fort, lui disant et asseurant qu'il y penseroit : si que le president Le Maistre s'en revinst à la cour à huit heures , fort joyeux ct contant.
Le vendredi 14 de ce mois, à cinq heures du soir, une grande compagnie de bourgeois de Paris allerent sur Langlois, prevost des marchans (0; et estoit Le Vayer, referendaire cn la chancelerie, qui portoit la parole. Lui remonstra la calamité du peuple, avec charge de lui dire qu'ils avoient presenté une requeste à la cour, pour avoir permission de s'assembler à la salle Saint-Lois, ou à l'hostel de ville, ou bien en tel autre lieu qu'on trouveroit bon, afin de pourvoir à la necessité du pauvre peuple, qui n'en pouvoit du tout plus. Le prevost des marchans leur respondit qu'il ne doutoit point que leur requeste ne fust plaine d'équité et de justice : mais qu'il lui sembloit qu'ils la lui devoient communiquer, et qu'il eust grandement desiré de la voir. A. quoi fust respondu qu'ils lui en avoient desja parlé : mais qu'il les avoit tousjours renvoiés, et respondu qu'il ne faloit tant précipiter les choses, encores qu'il y eust six ans qu'ils endurassent; et que de sc plaindre au bout de six ans, il n'i avoit point de précipitation. Supplioient M. le prevost des marchans de leur tenir la main, et les assister en leur necessité:. Il y en eust tin de la compagnie qui dit que le peuple souffrait beaucoup, et trop*; mais qu'on se moquoit de lui. Pourtant estoient-ils resolus de s'unir et s'assembler, pour signer de leur sang la requeste qu'ils avoient signée de leurs seings!
Le prevost des marchans, tout estonné, s'en alla
(-) Langlois, prevost des marchans : Il n'étoit alors qu'échevin ; U ne fut perrot des marchands que le 16 août suivant.
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